samedi 31 octobre 2009

Suite de l'épisode

Nous réussissons donc à rentrer en contact avec le marchand de bestiaux, qui nous avait heureusement donné ses coordonnées lors de lachat.

Il semble compréhensif, il parle français, il viendra ce soir à lhôtel, nous propose-t-il.

Dans le petit salon de lhôtel, nous commandons un thé la menthe.

Ahmed, le marchand de bestiaux, est un homme avec une grande barbe, une djellaba, et un petit chapeau rond sur larrière de son crâne, il a toute lapparence dun musulman pratiquant, inspirant le respect.

Son français, à notre bonne surprise, est plutôt bon, et son instruction intéressante.

Il nous raconte avoir voyagé, en Europe, et nous tient un discours philosophique sur la situation des marocains du Maroc, il ose nous parler du Roi, de la politique menée ici, telle une dictature et dautres sujets

Nous regagnons un tant soit peu une confiance perduecest une personne intelligente, qui nous dit que de part sa religion, il se doit de nous aider, de régler notre problème, qu’il se repent de nous avoir mis dans cette situation, et veut nous en sortir.

Nous comprenons donc à ce moment qu’il nest pas seul à avoir vendu lanimal, ils nous ont vu venir « gros comme une maison » comme on dit, il ny avait pas un intermédiaire, mais deux, le soudeur, qui nous a accompagnés et le frère du soudeur, qui était sur place au souk le matin de lachat de la mule.

Ahmed était certainement dans le coup, mais apparemment, il sen veut, il a eu des remords de nous avoir arnaquénous ne comprenons pour linstant pas tout!

En tous les cas, il est là ce soir et veut nous aider, cest lessentiel pour nous

« Il va falloir être rusés, cest ainsi que nous y arriverons »nous explique-t-il.

Il sait comment fonctionnent les gens ici.

« Ma sœur travaille à la police judiciaire, vous pouvez allez vérifier, nous dit il peut être nous nous donner confiance en lui.

Il faut leur faire peur et leur dire que vous êtes allés à la police.

Jen fais mon affaire.

Venez chez moi demain, nous mangerons le couscous ensemble et discuterons. »

Le lendemain cest chose faite, le couscous est bon dans une maison simple dénuée de tout artifice ou de quelque décoration que se soit

mais les choses névoluent pas trop, nous avons du mal à croire, à ce moment, que ça va sarranger.

Ce qui nous importe, cest davoir une mule correcte, une bête douce et sociable, mais Ahmed nous dit dêtre patients, qu’il va régler un problème à la fois.

Patience, patience, cest difficile, dans cette ville où nous navons rien à faire pour passer le temps.

Il viendra nous voir ce soir à lhôtel.

Le soir venu,

Rien de neuf, il prend les choses en main et nous demande de ne pas venir au souk demain, qu’il en fait son affaire et que notre présence là bas pourrait perturber les plans

Samedi

Notre impatience nous donne mal au ventre,

10 heures, Ahmed nappelle pas,

11 heures, Ahmed nappelle pas, nous tentons de le joindre, répondeur

Répondeur, une fois, répondeur deux fois, répondeur trois fois.

Nous perdons confiance!

Midi arrive,

pas de nouvelles

Dans notre chambre dhôtel, le temps devient long, que faire ? sinon attendre encore, nous sommes maintenant impuissants devant cette situation.

Midi et demi,

je propose daller en bas boire un thé, histoire de nous faire tenir encore quelques minutes

Nous descendons

et là, nous apercevons le soudeur, puis son frère, puis Ahmed qui arrivent.

Nous montons tous dans une salle plus éloignée des regards

Ahmed a mené son plan à bien, les arnaqueurs ont mordu à lhameçon, ils ont pris peur des menaces dappeler la police, cétait le frère du soudeur qui avait empoché largent.

Il nous rembourse 11500 dirhams (il garde 500 pour les frais) na pas lair content.

Mais Ahmed sest plutôt pas mal débrouillé

Nous voilà plus riches à nouveau, mais navons plus de mule

Nous étions loin dimaginer un tel pas en arrière!

…En arrière, ou en avant ?

Allons nous parvenir à trouver une mule maintenant ?

Le souk du samedi est passé

Pourvu qu’Ahmed ne nous lâche pas

Prendre encore notre mal en patience, est une belle épreuve, nous qui avons tant lhabitude que tout aille vite en France

vendredi 30 octobre 2009

Retour à Settat

Nous sommes revenus à Settat.
Ce matin, après un copieux petit déjeuner citadin (les boulangers font ici de très bons « petits pains » se sont de simples petits pains au lait agrémentés d’un tout petit morceau de chocolat), nous voilà partis pour aller voir l’avancée de la fabrication de notre roulotte, appelée ici, l’carrossa en arabe.
Le plus gros du travail est fait :
Le châssis, les roues, le sol en tôle.













Restent donc les finitions :
Les bancs, les arceaux du toit, et le coffre arrière.
Il va falloir à notre soudeur encore quelques jours apparemment et nous sommes impatients…mais le travail avance ! C’est l’essentiel !
Voici quelques photos des enfants autour de nous.











La guitare bidon, entièrement réalisée à la main ! ...









Retournement de situation

Notre aventure n’en aurait pas été une sans quelques petites difficultés…
Après être allés voir notre « carrossa », nous partons à pieds pour aller voir comment va notre mulet, là où nous l’avons laissé lorsque nous l’avons acheté, chez un gardien d’animaux, à deux pas de chez notre soudeur.
Le mulet, après dix jours dans un box, au calme, est toujours « sur l’œil » comme on dit d’un cheval ayant très peur, qui est sur ses gardes.
Très craintif , très difficile à approcher…
Nous nous disons qu’il va s’habituer à nous, mais la première approche n’est pas facile du tout. Il recule dès qu’on l’approche, tente de botter, il a très peur de l’homme…
Le gardien des bêtes ne parle pas un mot de français mais par chance, un voisin arrive et nous aide à communiquer.
Nous apprenons donc que ce mulet est méchant et craintif, pas docile et que nous aurons de très grosses difficultés à l’atteler, que le prix d’un tel animal n’excède pas 6000 dirhams et donc qu’à notre grande surprise, nous l’avons payé deux fois trop cher…(vous calculerez donc 12000 dirhams, soit quand même 1200 euros, et oui, à nous aussi, ça ne nous semblait pas donné !…)
Nous voilà donc malgré nous, victimes de notre impatience d’européens, de notre trop grande confiance dans les intermédiaires qui semblaient vouloir nous aider à ne pas nous faire arnaquer…

Que faire maintenant?…
Nous sommes propriétaires d’un mulet qui ne nous convient pas.
Nous l’avons acheté il y a treize jours, au souk du samedi.
Le vendeur nous avait dit :
« Si le mulet ne vous satisfait pas, je vous en donne ma garantie pour quinze jours ! »
Dans deux jours il y a le souk à nouveau.
Il nous faut appeler le marchand de bestiaux.
Problème, tiendra -t-il sa parole ?
Voudra-t-il nous l’échanger ?
Nous rembourser ?

Nous nous voyons un peu désemparés, accablés par la chaleur de midi, à l’ombre d’une charrette au repos, regardant de côté le mulet.

Quel suspense insoutenable !…
Suite prochainement…

mardi 27 octobre 2009

Derniers jours à Oualidia.

Aujourd'hui, nous passons notre dernier jour à Oualidia, car demain, nous repartons pour Settat, où notre roulotte se construit et nous devons allez surveiller l'avancée des travaux...
De plus, nous voulons tester notre mule à l'oeuvre avant samedi, jour du souk aux animaux, car si elle ne convenait pas, nous pourrions l'échanger.
De prime abord, notre mule semble pleine de vigueur, ce qui peut être avantageux pour tirer la roulotte, mais plus ou moins risqué si nous ne savons pas tempérer ses ardeurs...
Il nous reste à lui trouver un nom et nous comptons pour cela, sur la classe d'Awan.
Petits renseignements pour la classe :
C'est un mâle de cinq ans, marron, musculeux, vif mais au regard tendre...